Réseaux sociaux : mutations et perspectives

14 décembre 2016

Kantar Media vient de publier ses Tendances Social Media 2017, la première des 10 tendances analysées étant la disparition des … réseaux sociaux !

A ne pas prendre au pied de la lettre, bien sûr… Parlons plutôt de changements de positionnement pour « gommer l’étiquette « sociale » qui leur colle à la peau et se rapprocher de leur modèle économique basé sur la monétisation de l’attention et de l’engagement.

Désormais Pinterest souhaite être perçu comme un « catalogue d’idées » – et donc devenir un véritable magazine publicitaire … ce qu’il semble bien le cas, désormais.

Quant à Twitter, il a changé de catégorie dans l’Apple Store, pour passer de « Réseau social » à « News », se positionnant finalement dans le champ journalistique…

Tendance de fond, ou simple constat d’échec des réseaux qui peinent à trouver leur place sur la toile ?

Avec une valorisation record de $11 milliards, Pinterest semble en pleine forme, mais impossible de connaître le résultat exact de l’entreprise encore non cotée en bourse ; depuis l’introduction du bouton « acheter », le réseau effectue une mue de plus en plus nette vers le e-commerce – un e-commerce original, basée non sur des caractéristiques techniques mais sur l’image qui séduit, d’où l’intérêt que lui portent par exemple les grands magasins et les acteurs de la mode.

En ce qui concerne les pertes de Twitter, aucun mystère : plus de $100 millions au second trimestre 2016 ; et surtout, la recherche désespérée d’un acheteur, après le retrait des Disney, Google et autres Salesforce des négociations. Entrer dans la catégorie News » devrait lui conférer une autorité et un sérieux journalistiques qui lui font aujourd’hui défaut … même si bien souvent – et surtout depuis l’atterrissage du vol 1549 US Airways où le réseau social a coiffé tous les médias au poteau – Twitter délivre plus rapidement l’information que les agences de presse.

Alors pourquoi ce soudain mépris pour le social – et par là-même, pour les internautes ?

Peut-être parce que ces derniers, quand les marques ou les politiques les ennuient, aiment bien les troller ! Car il y a bien longtemps que les trolls sont passés de la catégorie « personnages malfaisants » à celle « d’amuseurs publics », ou – variante – celle de « consommateurs mécontents ».

Cette dernière espèce semble aujourd’hui en voie d’explosion car les clients mécontents ne décrochent plus leur téléphone pour tenter de joindre une hot line anémique : ils twittent ! Et les marques ne réagissent pas assez vite, ils twittent encore ! On comprend que Pinterest essaie de prévenir les marques qui financent sa croissance de tels agissements.

Pour autant, la  mutation des réseaux sociaux n’a pas commencé hier : comme on vous en parlait déjà ici il y a 2 ans, la segmentation des formats et des usages a poussé chacun des acteurs du social web a préciser son positionnement et ses fonctionnalités pour élargir et consolider son audience (et partant, sa part de marché publicitaire). L’exception restant bien sûr Facebook, qui ne verrait aucun inconvénient à occuper tous les segments… et pourrait bien y parvenir.

Ce qui nous ramène à une autre question évoquée par Frenchweb : les réseaux sociaux sont-ils les médias de demain ?

Alors, fin des réseaux sociaux ? Que non ! Mais faim, assurément, et mutation, à coup sûr…

Tiens, dans la pop culture, c’est comme ça que naissent les zombies 😉

 

Aller plus loin…

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