Mars 2018 : on apprend qu’Amazon « serait en discussions avec divers établissements comme JPMorgan Chase pour se lancer dans le secteur », selon Frenchweb – tiens, le géant américain voudrait-il disrupter le métier de banquier ?
Finalement, c’est quoi le métier d’Amazon ?
Distributeur ? On serait tenté de le croire. Et il est même depuis 2016 le premier distributeur non alimentaire en France en termes de CA…
Sauf que son activité de loin la plus rentable, se situe dans le cloud avec Amazon Web Services qui dégage une marge opérationnelle de 25 %.
Mais Amazon est aussi un précurseur de l’IoT et de l’AI avec Alexa, et ce avec un réel succès puisque plusieurs millions de son assistant vocal se seraient vendus aux Etats Unis l’an passé, avant de bientôt débarquer en France ?
Ou simplement … disrupteur en chef de l’économie mondiale ?
L’activité de distributeur d’Amazon restait déficitaire en 2016 hors Amérique du Nord… à un tel point qu’on peut se demander si son métier, ce n’est pas juste de disrupter non seulement les distributeurs traditionnels (par des pratiques entre dumping et vente à perte selon ses détracteurs…), mais aussi d’autres marchés.
Comme les autres GAFA, Amazon est assis sur un trésor de guerre fabuleux qu’il tire essentiellement de ses activités dans le cloud.
Mais alors que Apple et Google dépensent des sommes conséquentes dans la recherche, parfois même très visionnaire, quand la firme de la Silicon Valley s’intéresse au transhumanisme, et que Facebook bétonne sa domination sur le Web social, Amazon semble en perpétuelle poussée de croissance tous azimuts.
Rachetant un jour un distributeur de produits biologiques, Whole Foods Market, bien ancrée dans le « brick and mortar »…
Se lançant dans la vidéo à la demande avec Amazon Video…
Acquérant un jour une start-up fabriquant des sonnettes et des caméras de surveillance connectées…
Et quand Travis Kalanick, CEO d’Uber, rêvait d’un immense parc de véhicules autonomes – finis ces damnés chauffeurs – Jeff Bezos lui investit dans des milliers de robots et vient de déposer « des brevets pour un bracelet permettant de détecter les mouvements des mains de ses employés » : pour mieux « les transformer en robots », s’inquiète La Croix.
Kalanick a sauté pour rassurer les marchés – mais Uber continue à perdre des sommes colossales… l’entreprise de Bezos gagne des milliards : il a les coudées plus franches.
Stop ! On peut résumer ?
Vente en ligne, magasins physiques avec Amazon Go, services Cloud, VOD, IOT, IA…. Il est loin le temps de la librairie en ligne…
Il y a quelque chose de fascinant à voir Amazon se déployer tous azimuts,… et à décrypter sa stratégie de diversification pas toujours lisible.
Cet article sur Causeur apporte un éclairage intéressant : au-delà de devenir « l’Everything Store », la vocation d’Amazon ne serait-elle pas simplement de « numériser le réel et réaliser le numérique » , en mettant les clients de son côté, par la qualité de service portée par l’innovation ?
On peut le croire. Et les concurrents, qu’ils soient pure-players comme traditionnels, ont encore un peu de boulot pour faire aussi bien.