Accrochez-vous à votre fauteuil, robots et autres intelligences artificielles vont vous contraindre au chômage plus rapidement que vous ne l’imaginiez puisque selon une très sérieuse étude publiée par la non moins sérieuse Université d’Oxford, 47 % des emplois seraient automatisables d’ici 20 ans : en d’autres termes, d’ici deux décennies – ou encore en l’espace d’une génération – 50% des travailleurs vont perdre leur emploi.
Pas seulement les ouvriers : en fait dans l’industrie, la robotisation est déjà loin derrière, les machines intelligentes ayant déjà remplacé les cols bleus sur les chaines de montage automobile.
Pas seulement les employés, même si c’est parmi les jobs faiblement qualifiés que les dégâts seront les plus violents et surtout les plus rapides : ainsi plus besoin de télémarketeurs pour placer produits et services par téléphone, les bots feront parfaitement le job à leur place … beaucoup moins cher !
Mais les médecins ont bien du soucis à se faire, surtout quand on sait que – selon une autre étude de l’Université de l’Indiana – que le diagnostic d’une intelligence artificielle est 41% plus précis que celui d’un oncologue.
Les plus optimistes vous diront que la montée en puissance de la robotique et de l’intelligence artificielle s’accompagnera nécessairement de la création de nouveaux métiers : il faudra bien assurer la maintenance des robots, développer de nouveaux logiciels, etc. Reste à savoir sur les gains équilibreront les pertes …
Les plus pessimistes militent depuis longtemps pour le développement rapide d’un revenu universel : plutôt que faire peser des charges sociales de plus en plus lourdes sur des salariés de moins en moins nombreux, autant taxer les machines et redistribuer l’impôt à tous les citoyens.
Tous ces bouleversements ont de multiples implications économiques, sociales, politiques – ou plus simplement humaines : pas facile de réaliser que son savoir sert n’est plus d’aucune utilité et que ses compétences n’en sont plus ; les canuts lyonnais ont cassé les métiers à tisser automatiques avec le même désespoir.
Le plus déstabilisant aujourd’hui, c’est la vitesse à laquelle s’effectuent toutes ces mutations : non seulement des métiers « anciens » comme caissiers, comptables ou employés de banque, disparaissent ou vont très prochainement disparaître , mais on peut s’interroger sur la légitimité à court terme de postes comme … community managers, si aisément remplaçable – au moins en partie – par des bots.
Enduire son siège de glue pour éviter de se faire virer, ne constitue certainement pas la meilleure solution pour s’épanouir dans son travail – d’autant que les entreprises de demain ne ressembleront évidemment plus à celles d’aujourd’hui, les jeunes générations privilégiant leur indépendance.
Avant-hier, nos grands-parents pouvaient espérer exercer le même métier tout au long de leur vie au sein de la même entreprise ; aujourd’hui, il nous est demandé d’être capables de nous adapter en continu aux nouvelles exigences de notre profession, d’assurer de nouvelles fonctions, exercer de nouveaux jobs, hier encore inconnus.
Demain – et c’est très bientôt – il nous faudra – et bien évidemment, toujours en continu – nous montrer capables d’encore plus d’agilité, en inventant sans cesse de nouveaux métiers, que nous pourrons exercer le plus souvent de chez nous avec des partenaires situés à l’autre bout de la planète.
Les robots pourront peut-être nous voler nos emplois, ils ne sont cependant pas – encore – près de les inventer à notre place.