Où vont les conversations ?

24 août 2017

« Les marchés sont des conversations » lançaient brutalement les rédacteurs du Cluetrain Manifesto au siècle dernier – en 1999 pour être précis !

Depuis, il semblerait que les conversations tournent au grand n’importe quoi !

1/3 des contenus publiés sur les médias sociaux ne sont que des copier/coller : communiquer ne rime pas toujours avec créer courageusement, mieux vaut recopier ce que disent les autres, ou simplement se contenter de le relayer auprès de ses amis.

Relayer donc : la grande majorité des RT – pour Retweet – ou des proposés en partage n’ont pas été ouvert auparavant par ceux qui les poussent : « ça devrait bien leur plaire » ou plus prosaïquement : « je fais croire que je suis encore dans le coup » ?

Parfois, peut-être mieux vaut-il ne pas trop lire ce que l’on pousse vers vous, vu les propos haineux qui pullulent sur les plateformes : un socionaute français sur deux a déjà été confronté à des propos racistes sur Internet, les moins de 25 ans étant de loin les plus exposés.

Les marchés sont des conversations … mais pas nécessairement humaines : au cours des 12 derniers mois, c’est plus de 100 000 chatbots qui ont été lancés sur Facebook Messenger ; et ce n’est pas près de s’arrêter puisque l’on prévoit un taux de croissance de près de 40% au cours des 4 prochaine années pour ce marché !

Et quand ce sont des humains qui alimentent les discussions, difficile de savoir qui se cache réellement derrière certaines signatures : quand lors de récente canicule, @JesusOfficiel a twitté : « Désolé on a des petits problèmes avec la clim là haut, on essaye de réparer ça le plus rapidement possible », pas de doute, il s’agit bien d’un petit plaisantin.

Mais le même jour, la Ministre des armées Florence Parly confirme sur Twitter la mort d’un des chefs de Daech, on imagine moins qu’il s’agit d’un compte pirate et que les infos qu’il envoient sont juste des canulars.

On pourrait évoquer les fake news qui abondent de plus en plus ; et ces hoax qui dénigrent un peu tout et tout le monde …

Et le phénomène du trolling, ou des citoyens s’amusent au dépens des politiques, des marques, des entreprises …

Les marchés deviennent un immense brouhaha, totalement disharmonieux – un « formidable bordel ! », aurait ajouté Eugène Ionesco.

Faut-il pour autant s’en retirer ?

Certainement pas.

Ni en B2C, où c’est là désormais que tout se passe pour les moins de 30 ans … mais aussi pour beaucoup de personnes plus âgées.

Ni ne B2B, où heureusement mensonges et impostures se révèlent moins nombreuses … mais pas totalement : le plagiat existe, et bien plus souvent qu’on ne le croit.

Bien sûr marques et entreprises doivent persévérer sur les médias sociaux – mais seulement en publiant des contenus originaux et de qualité. Loufoques ou sérieux, peu importe ; mais de qualité, toujours.

Aller plus loin…

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