Pour contrer le Black Friday, la Camif a simplement fermé son site pendant 24H, en ce sens fidèle à sa démarche responsable : « Nous sommes sur le Titanic : on va dans le mur, mais on continue de faire la fête », critique Emery Jacquillard, son président.
A l’heure où l’Académie se refuse à reconnaître le rôle négatif qu’elle a joué en instituant la prédominance du masculin sur le féminin dans la langue française, saluons l’initiative des femmes du collectif WHAT – Women Hackers Action Tank – qui ont récemment organisé hackforwomen, un hackathon pour promouvoir l’entreprenariat au féminin .
Autant de projets, de décisions – certes limités en envergure – pour changer le monde au sein duquel nous vivons, émanant de gens de terrain : fini le temps des grands discours et des réflexions au plus haut sommet de la hiérarchie ou de l’état : depuis quelques années, de plus en plus de citoyens reprennent leur destinée – et celle de notre société – en main.
Depuis en fait l’avènement de ce que l’on appelait au début des années 2000, le Web 2.0, renommé aujourd’hui social, où les gens ont commencé à dialoguer sur la toile, librement, en s’affranchissement de toute contrainte et de toute forme de hiérarchie.
Ce qui constitua pour beaucoup d’entre nous une sacrée révolution est juste … normal pour la nouvelle génération : tout ce qui constituait l’ossature de notre société n’apparaît plus si nécessaire ; le choix ne s’impose plus entre emploi salarié et plan de carrière ou création d’entreprise et renoncement à sa vie privée.
De plus en plus de jeunes – et de moins jeunes, même s’ils ont souvent plus de mal à sortir du moule – refusent de devoir arbitrer entre vie personnelle et emploi, projets ambitieux et tranquillité ronronnante : ils naviguent d’espaces de coworking en réunions virtuelles, de projets individuels à groupes de travail plus ou moins éphémères.
En termes d’organisation du travail, cela signifie de nouveaux rapports où les notions de dépendance et subordination n’existent plus vraiment, où les entreprises devront savoir séduire les meilleurs talents au bon moment pour accompagner un projet, et recommencer pour le dossier suivant.
En terme de marketing, sortir des sentiers battus, c’est juste se montrer capable d’affirmer sa différence, mais aussi sa fidélité à ses idées et à une certaine clientèle ; et dans le cas du Vendredi Noir, savoir renoncer à jour particulier pour conserver la confiance de ses clients les 364 autres jours de l’année, ne constitue pas un pari risqué.