Facebook aurait-il atteint ses limites ?
C’est en tout cas ce qui commence à se murmurer de manière plus ou moins officieuse… Une information qui peut sembler étonnante quand on sait qu’il y a encore peu de temps, la “Zuckerberberg’s Law” (l’augmentation de 50% par ans de la quantité d’information partagée sur Facebook) ne semblait pas vouloir être remise en cause.
Avec l’introduction du bouton like universel et du partage automatique, Facebook était devenu LE réseau social incontournable, définissant quasiment seul la notion même de partage online. Tout semblait donc être mis en œuvre pour séduire toujours plus de nouveaux utilisateurs.
Pourtant aujourd’hui, après ce que certains surnomment déjà une « IPO Fail », on est en droit de se demander si cette Loi de Zuckerberg a encore de l’avenir…
Mais il faut dire que tout semble plutôt indiquer le contraire. Pour exemple les USA, où le réseau social a déjà perdu un million d’utilisateurs actifs entre mars et mai ou encore les courbes de connexion aux social readers, les applications “presse” du partage automatique, qui sont en chute libre depuis le mois d’avril…
Infobésité, quand tu nous tiens….
La faisabilité de la Loi de Zuckerberg reposait sur l’hypothèse d’une progression exponentielle du partage d’informations et de statuts…. Une hypothèse qui se confronte à 2 limites majeures.
La première tient au degré de confiance accordée à Facebook : or, le réseau social a plusieurs fois fait l’objet de polémiques sur l’utilisation et la conservation des données privées de ses utilisateurs. Depuis, il peine à rassurer ses utilisateurs…
La seconde – et la plus difficilement contournable – tient au manque d’intérêt des informations partagées. Photos de vacances, états d’âme et blaguounettes ont tendance à spammer les murs des utilisateurs d’informations quantitatives et non qualitatives. Et même si les algorithmes de Facebook cherchent une solution pour ne faire ressortir que les informations pertinentes, il faut bien reconnaitre qu’il est difficile de faire le tri parmi une masse de bruit.
Et avec la décroissance de l’intérêt vient celle de l’usage…
Un constat plus alarmant pour la pérennité de Facebook ?
Cette stagnation du taux de partage pourrait à long terme bien plus affecter Facebook qu’une dévalorisation boursière déjà en cours. En effet, avec un taux de pénétration atteignant les 90% dans certains pays, la progression de son nombre d’inscrits semble devoir inévitablement s’essouffler…
Afin de limiter la casse et continuer à croitre, Facebook pourrait bientôt s’attaquer à de nouvelles cibles en créant par exemple son propre service d’offres d’emplois en ligne. Il faudra également miser sur une progression des revenus par utilisateur afin de lui assurer une croissance pérenne et continuer à intéresser les actionnaires.
Mais deuxième ombre au tableau, l’augmentation des connections via les Smartphones ferait baisser considérablement ce précieux revenu par utilisateur… Pour y remédier, Facebook teste actuellement un système qui permettrait d’imposer des publicités ciblées selon les applications dont les utilisateurs se servent sur leur mobile…
Il semble clair que le jour où Facebook atteindra ses limites en termes de partage approche à grands pas.
Heureusement pour lui, les (énormes) niches que représentent les marchés sud-américains et asiatiques lui laissent encore quelques belles marges de progression. Pourtant, les équipes de Mark Zuckerberg ne peuvent échapper à une réflexion neuve sur l’évolution de leur modèle.
Car même sur le web social, le ciel n’est jamais la limite et le contenu reste roi… et c’est tant mieux !